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Vallières spirit - NLF©2015 |
"Je pris mon tambour et je partis en défrichage dans le jardin de la
Villa, pas loin des 23 heures je crois. Marine, Fabien, Natacha et Nicolas
m'accompagnèrent. Il n'y avait rien extraordinaire à leur montrer mais j'ai
toujours été curieuse des gens curieux, alors je leur dis qu'ils pouvaient
venir en profiter pour s'allonger dans l'herbe sèche, regarder les étoiles,
fermer les yeux, se détendre et se laisser porter. Je choisie une petite pierre
bien orientée pour y allumer une petite flamme, laissant s’échapper quelques
volutes de sauge blanche, je pris ma mailloche et battis un rythme régulier,
déambulant entre les arbres à la recherche des choses qui poussent et qui
grouillent. Je sentais l'air frais et parfumé des sylphes de la vallée monter
dans les feuilles et faire danser les habitants qui déjà me regardaient. Je tambourinai
un moment, attendant la permission de poser mes questions mais rien. Pas de
réponse. Il y avait des choses étranges mais des choses craintives, je battais
du tambour pour les appeler mais je battais du tambour aussi pour ces amis qui
méditaient là, à même le sol. La distinction entre les deux me paraissait
difficile, il fallait que je fasse différemment. Je rejoignis le petit groupe
qui pionçait tranquillement et demanda que l'un d'entre eux batte du tambour
pour moi. Fabien se proposa. Il battit un rythme régulier et je m’allongeai au
milieu des arbres fruitiers. Je me laissai glisser, traversant une membrane
puis une autre, mon corps fusionnant avec la terre jusqu'à créer un tout avec
ce jardin.
Je sentis alors son souffle, profond, chaud, sortant de ses nasaux venus renifler mon oreille droite. Vallières-Spirit, la noblesse souffreteuse, un ami abandonné de la main de l'homme, résistant, force protectrice qui me faisait face. Je posai ma question. Réponse instantanée, il savait déjà ce qui allait arriver. Ce fut le figuier qui posa sa condition en premier: "Je veux chanter". Plus haut dans le village, le clocher sonnait."
Je sentis alors son souffle, profond, chaud, sortant de ses nasaux venus renifler mon oreille droite. Vallières-Spirit, la noblesse souffreteuse, un ami abandonné de la main de l'homme, résistant, force protectrice qui me faisait face. Je posai ma question. Réponse instantanée, il savait déjà ce qui allait arriver. Ce fut le figuier qui posa sa condition en premier: "Je veux chanter". Plus haut dans le village, le clocher sonnait."
NLF
Source: les good vibrations
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